L’histoire de la découverte du thé est aussi mystérieuse que parsemée de légendes...
Pour les Chinois, le thé provient d’une région du Yunnan, là où poussent de très vieux théiers, le Xishuangbanna. Là, les vertus du thé sont connues depuis le VIIe siècle av. JC. Le Livre des Chants, le Shijing en atteste la consommation des feuilles pour leur amertume et leurs propriétés médicinales.
C’est une autre de ses propriétés, à savoir son effet stimulant, qui fera rapprocher la variété assamdica de la sinensis lorsque Robert Bruce observera en 1823 les membres des tribus hindoues du Nord mâchouiller les feuilles pour se donner du cœur à l’ouvrage.
Au Japon, on conte l’histoire suivante qui lie le thé au bouddhisme. Le moine indien Bodhidharma s’était décidé à faire connaître le bouddhisme en Chine et au Japon. Au bout de trois années de voyage, il se surprit à s’endormir lors de ses prières et de rage s’arracha les paupières et les jeta au loin. Repassant par l’endroit des années plus tard, il vit un arbre qui n’y était pas auparavant. Goûtant ses feuilles, il s’aperçut qu’elles avaient la faculté de le tenir éveillé. Elles lui donnèrent la force de continuer son périple bien des années encore. C’est grâce à lui que le Zen s’implanta au Japon en même temps que la culture du thé.
Mais la plus belle légende veut que le thé ait été découvert en 2737 av. JC par l’empereur Shen Nong. Celui-ci avait exigé de son peuple qu’il consomme de l’eau chaude afin de lutter contre les mauvaises conditions d’hygiène et les maladies se propageant dans les campagnes. Un jour qu’il allait se délecter d’une bonne tasse d’eau chaude, l’une des feuilles de l’arbre sous lequel il s’était abrité tomba accidentellement dans la tasse. Il en trouva le goût bien plus agréable et décidé de partager sa découverte avec le plus grand nombre. On raconte en féerie que la feuille ne serait pas tombée là par hasard… Une fée tisannière l’aurait détachée et ainsi fait connaître aux hommes cette boisson santé.
Le thé est un breuvage divin. Il provient des mêmes lieux où vivent les Shinseën, ces êtres féeriques retirés dans les forêts les plus anciennes de Chine et les montagnes les plus pures. Quiconque s’emplit des parfums du thé peut imaginer leur présence, le détachement dont ils font preuve, leur lien infime avec la nature et ses bienfaits. Les Shinseën peuvent prendre l’apparence d’un animal ou d’un arbre, se montrer ou demeurer invisibles, marcher sur les brumes… ce sont des êtres d’éther. C’est un peu de leur magie que l’on retrouve dans chaque préparation et dégustation de thé.